Porter en onbuhimo à anneaux dans le dos
Généralités :
Le onbuhimo à anneaux est un porte bébé d'origine japonaise. Il s'agit d'un carré de tissu, (appelé tablier) des angles duquel partent 2 lanières sur le bord supérieur, et 2 anneaux sur le bord inférieur.
Sensations pour le porteur :
Le portage en onbuhimo, du fait de l'absence de ceinture, est un portage suspendu, il sollicite donc principalement les épaules.
Il est possible de choisir la hauteur de portage, cependant, plus vous porterez bas, plus celà tirera sur les épaules. Il est bien plus facile de porter très haut et d'ajuster précisément le corps à corps en onbuhimo à anneaux qu'en onbuhimo sac à dos je trouve. Dans ce cas, le corps à corps est serré, pas forcément aussi parfait qu'en écharpe mais il s'en approche bien.
Sensations pour le porté :
Le bébé prend dans onbuhimo spontanément une position très respectueuse de sa physiologie quand on l'installe correctement. L'enroulement du dos est respecté, les genoux sont bien au-dessus des hanches. Les vertèbres ne sont pas soutenues une à une comme en écharpe du fait de l'absence de serrage pli par pli. Cependant, un serrage assez précis reste possible, et le maintien obtenu est tout à fait satisfaisant dès quelques semaines de vie.
Attention toutefois, même avec une assise réglée au minimum (quand c'est possible, tous les onbuhimos ne le permettent pas), la plupart des bébés ne peuvent pas ouvrir suffisamment leur bassin avant quelques mois pour être portés dans ce dispositif. ( vous pouvez lire le paragraphe 3 de ce billet pour plus de précisions)
Comment procéder :
- on couvre le dos du bébé avec le onbuhimo.
- on prend le bébé. On le fait passer au dos soit en voltigeur, soit par la hanche. (voir ici)
- on choisit la hauteur de portage. On passe les bretelles du onbuhimo pardesus nos propres épaules, une à une. On s'assure que les anneaux du onbuhimo restent sous les genoux du bébé.
- maintenant vient le moment de faire passer les bretelles dans les anneaux. Il y a deux possibilités : rentrer la bretelle dans l'anneau par dessus ou par dessous. Je trouve personnellement qu'une des deux versions est plus confortable que l'autre. En revanche j'ignore si cette préférence est due à ma morphologie ou si on peut en faire une généralité, je vous encourage donc à testr les deux afin de vous faire votre propre avis.
Si vous aimez porter haut, et afin de réduire au maximum l'espace entre le bébé et vous (et don le ballant qui tire sur les épaules), n'hésitez pas à tirer vraiment franchement sur les bretelles, ou bien à utiliser vos coudes (comme le fait Marianne dans la vidéo citée dessous) afin de parfaire le serrage. J'aime bien faire une finition poitrine, mais celà n'est pas impératif.
Remarques
- il est possible de faire passer les bretelles dans les anneaux avant de mettre le bébé au dos, comme dans la vidéo de Marianne.
- Il s'agit réellement d'un portage minute, réaisé rès rapidement, mais en même temps très confortable. Ma fille adore et s'y endort vraiment rapidement.
Il est possible de renforcer l'assise avec les bretelles afin de soulager les épaules pour du portage long. Dans ce cas, une fois la bretelle passée dans l'anneau, on fait un noeud avec le pan de bretelle sortant autour de l'anneau.
Ensuite, on croise les bretelles sous les fesses et on revient nouer devant (finition poitrine ou noeud ceinture).
Remarques particulières au modèle que je possède
La plupart des onbuhimos sont confectionnés par des couturières, on en trouve peu en boutique en ligne permanente (d'ailleurs pas à ma connaissance). Le plus simple pour en obtenir un est donc de contacter une couturière qui a l'habitude des écharpes et moyens de portage, et de lui donner vos desideratas.
Initialement j'avais décidé d'en faire confectionner un pour pouvoir présenter un panel le plus complet possible aux parents venant en atelier, mais sans avoir l'intention de l'utiliser spécialement pour mon usage personnel.
En effet, le onbuhimo à anneaux que j'avais essayé lors de ma formation de monitrice de portage m'avait laissé un avis plutôt mitigé. J'ai donc profité de raccourcir une écharpe qui était trop longue pour moi, et d'une autre chute de tissu que j'avais déjà pour faire confectionner celui-ci.
Quelle ne fut donc pas ma très agréable surprise de constater à la réception de mon onbuhimo qu'il était aussi confortable que magnifique!
Celà tient à mon avis à différents éléments fortuits mais qui revêtent en fait une grande importance à mes yeux :
- l'écharpe que j'ai faite raccourcir et qui a donné le tissu du tablier est en 100% lin, avec un tissage très dense. Cela donne énormément de maintien au tablier, ce qui est un élément capital pour un onbuhimo qui ne dispose pas de ceinture pour renforcer le maintien.
- le tissu que je possédais déjà et que j'ai choisi d'utiliser pour les bretelles est également d'un tissage très robuste, 50% lin et 50% coton. Celà aide grandement à éviter la sensation de cisaillement au niveau des épaules.
- Claire, la couturière très douée qui a réalisé ce onbuhimo, a pris l'initiative de mettre des anneaux de taille L au lieu de la taille M habituellement utilisée car le tissu des bretelles lui semblait mieux coulisser ainsi. J'ignore si celà coulisse effectivement beaucoup plus facilement ou non, mais en tout cas, le fait que les anneaux soient plus grands permet de répartir la tension de ceux-ci beaucoup plus efficacement sur la zone où ils appuient sous les aisselles. En effet, c'est le point qui m'avait le plus rebutée lorsque j'avais essayé un onbuhimo à anneaux la première fois : je sentais beaucoup les anneaux et c'était désagréable, là ce n'est pas le cas.
- Claire a coupé le tablier selon un patron que j'aime beaucoup et qui est très confortable pour les personnes qui comme moi aiment porter très haut (le tablier à la même forme que celui d'un didytai).
Finalement, cette succession de hasards a permis de réaliser ce qui est pour moi le onbuhimo idéal, tellement bien réussi que c'est actuellement mon principal moyen de portage ! ma puce y va tous les jours !